La vie est un fleuve sur lequel on navigue

Je viens de terminer le livre de Charles Pépin: "vivre avec son passé". Je vous le recommande!

J'en ai retenu des idées qui m'ont semblé intéressantes pour expliquer voire définir son propre chemin de vie.

Je partage mes réflexions suite à cette lecture.

 Il y a d'abord différentes sortes de mémoires:

1-les mémoires de long terme:

-la mémoire épisodique: les événements factuels dont on se rappelle… ou pas, mais qui peuvent nous revenir à l'occasion d'une visite, rencontre etc... Par exemples: des vacances en famille, la naissance d'un enfant, une rencontre avec une personne, une époque de sa propre vie à travers un lieu, une circonstance qui nous a marqué. 

Les souvenirs issus de ce type de mémoire sont stockés quasi définitivement dans notre cerveau. Il suffit de les solliciter de temps en temps et hop, ils reviennent. Exception faite des malades atteint d'Alzeihmer.

-la mémoire sémantique: ce sont les sentiments, le vécu émotionnel et social que ces souvenirs impriment sur notre vie. Ils peuvent être modifiés par une analyse, une réflexion au présent; ce sont des évènements joyeux ou au contraire un échec traumatisant. Ces souvenirs peuvent, à la réflexion, être modifiés et surmontés, notamment un échec peut devenir libérateur. Ces modifications de perception peuvent être ré-interprétées et devenir des expériences apprenantes.

-la mémoire procédurale : c'est une mémoire issue de l’apprentissage, des habitudes devenus des réflexes instinctifs
qui demandent une fois acquis peu d’attention (ex conduire une voiture, faire du vélo... ). Ce type de mémoire est une alliance entre la mémoire et le corps. Oui, notre corps a une mémoire !

2-Les mémoires de court terme ou mémoires de travail:

Elles ne sont pas faites pour durer, mais pour une utilisation immédiate. Par exemple se rappeler un numéro de code ou de téléphone. La capacité de stockage de la mémoire est ici réduite dans le temps. Le cerveau créé une zone de tri de ces informations pour savoir si elles sont dignes de passer dans la mémoire de long terme : par exemple, une date d'anniversaire si la personne est devenue chère pour vous, passe dans la mémoire long terme.
On peut retraiter la mémoire sémantique avec cette mémoire de travail pour modifier nos ressentis sur un événement passé.

3- les mémoires sensorielles:

Ce sont les intuitions, perceptions immédiates spontanées d’une situation ou d’un environnement qui peuvent basculer dans une des mémoires de long terme (mémoires sémantiques) en devenant des mémoires de long terme

Et le présent dans tout ça?

Le présent est enrichi par toutes ces couches de passé : le passé imprègne la perception du présent souvent à la lumière d'un de nos 5 sens.

Le passé est donc un apprentissage du présent qui est un voyage en lien avec notre passé et réveille nos émotions. 

Ainsi, la "petite madeleine" de Proust est une réminiscence à travers nos sens qui sont des sources de méloir : vue, son, odorat, goût, toucher. Il faut donc être à chaque instant dans le présent réceptif, attentif à nos perceptions, nous ouvrir à nos sens pour enrichir par les souvenirs du passé, les événements du présent.

Comme le dit Bouddha: "Ne demeure pas dans le passé, ne rêve pas du futur, concentre ton esprit sur le moment présent". Vivre au présent (ce qui est le plus épanouissant par la jouissance qu'on en retire), n'empêche pas d'être conscient que ce présent dépend de notre passé et préfigure l'avenir.

Puisque nous sommes dans l'étude du temps, 

parlons maintenant du futur

Nos décisions et projets pour notre futur sont soit issus d'un raisonnement logique et cartésien du présent (par exemple je décide aujourd'hui de changer de maison parce qu'elle est trop vieille).

Mais plus souvent ces décisions qui changent notre futur sont issues de nos expériences, bonnes ou mauvaises, restées dans nos mémoires du passé: je décide de changer de maison parce qu'une envie, une intuition que je ne m'explique pas m'y incite (mais pourquoi à ce moment là?).

Soyons conscients que nos expériences passées façonnent notre présent ET notre futur. 

Bien sûr, on peut renier ce passé, mais il n'empêche qu'il a une influence sur notre présent et donc sur notre avenir.

EN CONCLUSION

Le futur se vit au présent en avançant à la lumière du passé. C'est pourquoi j'aime à dire que "la vie est un fleuve sur lequel on navigue". Depuis sa source (pour nous: naissance), avec son courant, son chemin, ses cascades, ses méandres qu'il se trace lui même, avec des obstacles certes, mais qu'aucun n'arrête, il va vers son but : l'embouchure sur la mer (pour nous: la mort).