Autonomie des enfants, pour des adultes libres!

Ce matin, j'écoute comme d'habitude France Inter et je tombe sur un sujet qui me tient à coeur depuis mon enfance : l'autonomie.

La chroniqueuse y révèle que 25% des enfants à ce jour souffrent de sédentarité et une des raisons en serait leur manque d'autonomie croissant.

 

AUTONOMIE: LA CLÉ DE LA LIBERTÉ

Je suis née en 1950 à Mâcon et à cette époque, l'autonomie des petits garçons était large, mais pour les filles, c'était bien différent... Pour cette raison, mon père avait décidé de m'élever comme un garçon (merci papa!). J'allais à l'école élémentaire située à 1km de mon domicile, seule depuis l'âge de 6 ans. Au retour de l'école, après avoir "fait mes devoirs", j'étais libre d'aller jouer (aux indiens et cow-boys !) dans le quartier et grimper aux arbres avec mes copains jusqu'à l'heure du dîner. Mes parents savaient que si je n'étais pas aux alentours de la maison, j'étais chez les voisins, toujours accueillants.

Époque bénie! Pas de TV, ni de téléphone portable intrusif, pas de surveillance renforcée, libre ! Seule condition: rentrer à l'heure dite.

Est-ce pour cela que j'ai été très vite autonome non seulement sur un territoire géographique large, mais aussi dans mes décisions de vie, mes désobéissances et bien sûr quelques bêtises sans conséquence sinon me faire gentiment gronder par mes parents ?

Mon père avait l'habitude de dire, quand je rentrais avec quelques bobos, que les genoux écorchés était le signe d'un enfant en bonne santé !

Plus tard, à 13 ans, envoyée en Angleterre pour parfaire mon anglais, j'avais décidé d'en revenir en stop, ayant dépensé tout l'argent de mon retour en train. Ceci sans rien dire à mes parents! Certes à mon arrivée, j'ai eu droit à une sévère remontrance, mais je me rappelle le petit sourire malicieux de mon père (encore lui!) et sa réponse à ma mère en colère: "il faut bien qu'elle fasse ses expériences!"

Et puis à 18 ans, c'était Mai 68. Se rebeller était évident et salvateur. Bien sûr j'étais dans les manifestations!!

Nous avons appliqué ce même principe à nos propres enfants et je crois qu'ils en ont retiré cette fameuse autonomie seule capable d'oser vivre une vie aventureuse, responsable et riche d'expériences créatrices formatrices.

 AUJOURD'HUI: UNE AUTONOMIE LIMITÉE

C'est vrai qu'aujourd'hui, les jeunes enfants sont souvent cloitrés à la maison, avec des divertissements et activités encadrés. Leurs déplacements eux aussi sont encadrés par des accompagnements en voiture ou à pieds ou en transports, mais toujours avec maman ou papa. A quel âge un petit garçon ou une petite fille a-t- il (elle) le droit de prendre le train seul-e? 

Quel sentiment s'empare donc des parents? Peur? Sentiment d'hyper-responsabilité? Ou besoin (devoir?) de contrôler leurs enfants?

D'après la chroniqueuse de France Inter, il y aurait plusieurs explications à ce comportement parental actuel: 

-l'hyper-information qui fait essentiellement état de faits divers effrayants (accidents, enlèvements, agressions) aux dépends des informations positives, d'où une angoisse des parents dès que leur enfant est hors périmètre contrôlé; 

- une société intrusive qui organise le temps de chacun, notamment celui des enfants: pas une minute à perdre en temps "inutiles"! L'enfant sort de l'école, y fait souvent ses devoirs bien encadré, puis est pris en charge par une association (sportive, culturelle), puis rentre chez lui pour diner et regarder la TV. "Pris en charge", voilà le maître-mot actuel de notre société! difficile de sortir de la ligne définie avec une éducation de ce type!

Cela contribue-t-il à rendre les enfants autonomes et plus tard des adultes capables d'orienter, décider de leur vie, oser se rebeller, transgresser les tabous de la société toute puissante, dont ses parents se sont fait l'écho? 

En bref, capables de se débrouiller, de penser et agir par eux mêmes! Le but de l'éducation, non?

Je pose la question, à chacun d'y répondre !