Nous sommes d'accord, il va falloir diminuer notre consommation pour préserver l'environnement, le climat, et donc la survie du Vivant.
À l'idée de devoir diminuer notre consommation, certains parlent d'écologie "punitive".
C'est punir que de demander à chacun de consommer ce qui est nécessaire et d'éviter le superflu, pour garantir le Bien Commun?
C'est "punir" que de cesser de répondre aux injonctions du sacro-saint marché pour des dépenses qui sont non seulement inutiles mais en plus destructrices de notre écosystème fragilisé?
C'est "punir" que de faire des efforts pour limiter nos émissions de GES (transports, isolation, déchets, alimentation, réparation)?
C'est "punir" que de remettre en cause un système fondé sur le capitalisme et la croissance ? (c'est à dire sur la rentabilité à tout prix, le gain d'argent, de plus en plus d'argent pour faire dépenser toujours plus).
C'est ce que j'appelle quant à moi l'écologie politique. Ce n'est pas une punition, c'est une prise de conscience de notre responsabilité à toustes, une éthique personnelle qui donne tout son sens au Collectif.
Pour faire référence au film, "don't look up", il faut regarder les choses en face.
Alors me direz-vous, quel est l'indispensable, auquel nous avons droit, et le superflu, dont on pourrait aisément se passer sans en être malheureux pour autant? Comment se « faire du bien »sans "faire de mal" aux autres?
AU NIVEAU PERSONNEL D'ABORD
Nous sommes manipulés par le marketing qui nous incite à acheter toujours plus, pas pour notre bien, mais pour les finances des entreprises et de ses actionnaires. Vous avez besoin d'acheter un T Shirt parce que le vôtre est usé à la corde? Alors on vous en propose 6 pour le prix d'un ! Allez, soyons clairvoyant. Quel est l'impact carbone de ces 6 T Shirt? Ils sont probablement fabriqués en Chine, avec du coton venu d'Inde puis transportés jusqu'en France, tout ça pour être portés deux ou trois fois avant de finir au fond de l'armoire, au mieux!
Regardons cela plus précisément (source: https://www.greenybirddress.com).
Les étapes :

AU NIVEAU INDUSTRIEL MAINTENANT:
On me dit souvent que les entreprises créent de l'emploi et que de ce fait, on doit les soutenir, les encourager pour que les travailleurs aient un emploi et donc un salaire qui leur permette de vivre.
Certes, mais quels emplois? Les emplois émancipateurs, dignes, utiles et qui ont du sens, sont-il si nombreux? Pourquoi ne pas sur-taxer voire interdire les industries qui produisent des biens inutiles et polluants?
Les salariés de ces entreprises pourraient facilement se reconvertir avec bonheur dans des entreprises utiles qui produisent des produits nécessaires et moins polluants. Il y en a plein ! l'agriculture (bio bien sûr), l'alimentation, l'électro-ménager de base, l'isolation, la construction eco-responsable, le textile durable, les énergies renouvelables, l'art et la culture...
Impossible? Je prêche depuis longtemps déjà pour un ministère de la reconversion et pour un Revenu Universel de Base sans contrepartie versé systématiquement à toustes de la naissance à la mort (voir ICI).
Sans aller jusque là (et pourtant on pourrait!), voici l'exemple actuel de Toulouse, capitale de l'industrie aéronautique où il s'est crée un mouvement : le Collectif PAD ( Pensons l'Aéronautique pour Demain), qui consiste à imaginer une autre aéronautique plus respectueuse de l'environnement et la reconversion du personnel selon ses compétences qui peuvent être mises à disposition d'autres types d'industries, utiles celles-ci. Des industries nécessaires voire indispensables (voir plus haut).
Les fondamentaux du Collectif PAD reposent sur 3 points:
- Sur le plan écologique, le trafic aérien doit entamer une décroissance, afin d’atteindre les objectifs fixés par le protocole de Kyoto et les accords de Paris
- Sur le plan économique, le territoire toulousain ne peut pas rester une mono- industrie, cela le rend trop vulnérable
- Sur le plan social, il faut préserver et défendre les emplois des bassins d’activité régionaux
Ce type d'expérimentation pourrait être mis en oeuvre pour toutes les industries. Mais cela nécessite de ne plus fonder les objectifs sur la seule rentabilité, mais sur l'humain. Un monde où on ne travaille pas pour vivre, mais pour se réaliser.
Bref, comme dirait Philippe Vion-Dury (rédac chef de Socialter) "une politique de transformation de l'emploi et de la nature même du travail".
Un monde où on se concentre sur l'indispensable et où on boude le superflu.
Un monde où chacun pense à sa propre vie, dans le cadre de la vie des autres humains, en termes de Bien Commun.
Un pouvoir de vivre plutôt qu'un pouvoir d'achat!
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