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lundi 19 août 2024

Voyager, pourquoi? Comment?

Cette période de vacances donne à réfléchir sur les différentes formes et buts du voyage. 


Le concept de voyage est immémorial. De nos jours, il a bien changé...

Voyage dans un but de repos, d'évasion, de découverte personnelle, professionnelle, d'admirer de nouveaux lieux inconnus, voyages d'aventure choisie ou voyage imposé migratoire pour échapper à la guerre ou à une situation politique, sociale ou climatique insupportables ...

Comme le dit très bien Wonder-Trip: "Mais, on a parfois tendance à oublier que c’est aussi un moyen de ralentir notre rythme de vie effréné, de quitter notre cocon habituel, de mettre de côté nos préjugés et nos idées reçues pour mettre le cap vers l’inconnu. Le voyage permet de connaître les autres mais aussi de se révêler soi-même face à des situations nouvelles et imprévisibles. C’est un chemin vers la connaissance de soi."


Le voyage découverte-aventure-conquête

Il y a deux millions d'années, nos ancêtres ont ressenti le besoin (curiosité? envie? nécessité?) de partir de leur lieu de naissance pour découvrir le monde. 

Pour le meilleur avec les premières découvertes de la Terre-Monde à travers ses continents. Comme ce fut le cas avec les découvertes de nouveaux continents par les homo sapiens et chasseurs-cueilleurs venant d'Afrique.

Mais souvent pour le pire lorsque la recherche de nouveaux territoires a transformé le simple voyage en conquête-exploitation-colonisation, par l'imposition d'une civilisation aux dépends de celles déjà installées. Ce fut le cas à l'époque des découvreurs mandatés par leurs états comme Christophe Collomb, qui ont conduit à imposer aux populations indigènes et à tout le Vivant (animaux et végétaux) : 

-une façon de vivre par l'exploitation des ressources et des habitants, 

- une religion avec ses "missionnaires" chargés de propager leur foi, 

- une langue unique de communication,

- un habitat normé comme "civilisé", 

- une relation dévoyée à la nature considérée comme un "bien" à s'approprier. 

Cette exploitation est devenue le but (ou la conséquence?) d'une simple curiosité de départ.

Les grandes étapes de l'évolution humaine 

Elles expliquent le cheminement de l'Homme à travers la fresque de l'histoire:

https://www.youtube.com/watch?v=f26hzTCBW10

 

Pour en revenir au voyage, on s'aperçoit que depuis 300 000 ans, ce concept a évolué.

Quand le chasseur-cueilleur s'est sédentarisé avec l'agriculture et l'élevage, les problèmes ont commencé avec les notions: 

- d'anticipation (qu'est ce que je vais manger demain donc je fais des réserves), 

- de propriété territoriale ( comment vais-je gagner plus d'argent, pour avoir plus de pouvoir),

- de compétition (comment posséder plus de territoire pour moi et si possible plus que les autres). 

Ceci  depuis le simple jardin autosuffisant des villages,  jusqu'aux exploitations actuelles géantes, dont ne l'oublions pas nos sociétés dites modernes ont fait une quasi obligation (voir la PAC qui est relative à la surface des sols cultivés!). De paysan qui cultive sa terre, les agriculteurs sont devenus des industriels de la nature...

- de conquête-colonisation (comment imposer ma façon de vivre aux indigènes - forcément des sauvages car différents de moi !

Mais je m'éloigne de nouveau du voyage, quoique... élargir son territoire, c'est passer de la notion de voyage-découverte à celle de voyage-conquérant... Pour MOI d'abord, puis mes SEMBLABLES (ma ville, mon pays, ma civilisation) puis après, les AUTRES qui me sont étrangers donc à soumettre...

C'est la fameuse image des cercles concentriques.

Comme quoi l'évolution humaine n'a pas que de bons côtés! 


Comment revenir au voyage-découverte?

Découverte venant de "dé-couverte": il faut savoir (ou avoir le courage) enlever la couverture qui cache ce qu'on peut voir.

Pour cela, il faut d'abord considérer que le voyage prend du temps !

- prendre son temps pour aller d'un point à un autre en découvrant les merveilles entre ces deux points "le but, c'est le chemin".

- prendre son temps pour rencontrer l'autre et faire de l'étranger un frère en humanité

- prendre son temps pour comprendre et apprendre: s'enrichir des différences

Mais voilà, il faut avoir les moyens pour prendre son temps!

Car la société actuelle, fondée sur le gain d'argent et le travail rémunérateur, nécessite de "partir en vacances" sur une courte période (une avancée sociale qui date de 1853 pour les fonctionnaires et seulement de 1936 avec le Front Populaire).

Pour s'évader d'une année de travail, partir en voyage sur une courte période, est une façon de se ressourcer, se reposer. D'où la notion de tourisme, qui devient aujourd'hui "tourisme de masse", concentré sur certains lieux qui en perdent leur âme.

Pire, les voyages dits "professionnels" qui emmènent (en avion bien sûr!) des "hommes d'affaires" passer quelques jours à l'autre bout du monde.

Pires encore, les "voyages" de survie donc contraints, qui obligent certains peuples à migrer, pour fuir une situation politique insupportable, ou une pauvreté elle-même insupportable. À ce jour, les migrations forcées sont aussi dûes au bouleversement climatique. Certains pays dès aujourd'hui (2024) ne sont plus vivables, soit à cause des chaleurs ou des précipitations et inondations, soit en raison de la montée des eaux des océans. Voir l'exposition Utopia "à la rencontre des premiers réfugiés climatiques" https://mouvementutopia.org/exposition-a-la-rencontre-des-premiers-refugies-climatiques-du-8-mars-au-30-novembre-2023/

 Alors que reste-t-il pour voyager et découvrir?

Avoir les moyens financiers ou faire le choix, de partir en voyage longtemps, à la découverte d'autres modes de vie, d'autres paysages, d'autres mondes, à son rythme. Faire des rencontres, admirer des paysages, s'émouvoir d'un coucher de soleil, être curieux de tout, sourire et jouir de toutes ces petites joies qui font la vie belle. 

Prendre son temps, c'est sortir de cette vitesse effrénée et imposée par notre mode de vie. Là est le secret des voyages.

Mais n'oublions pas que se "dépayser" à tout prix en partant loin, empêche parfois de voir les merveilles qui sont à côté de soi. En soi. Le voyage intérieur est aussi un voyage.

Mais cela va nécessiter un autre article sur ce blog si je me lance là dedans !!! 


Pour ma part, j'ai toujours préféré les voyages aventures-émotions:

- où le lendemain est une surprise qu'on accueille sans la craindre, 

- où le corps est sollicité (parfois beaucoup!). C'est bon la fatigue physique, on dort mieux le soir !

- où les besoins essentiels sont : boire, se nourrir, partager, apprendre par soi-même, ouvrir grand les yeux et le coeur; 

- où la lenteur est la règle choisie;

- où l'étonnement n'est pas vécu comme un danger;

- où les rencontres sont des richesses;

- où la prise de conscience que notre petite personne est réduite à un espace-temps inhabituel. Ce qui apprend la modestie: une poussière dans l'immensité du cosmos.

Pour moi, c'est dans le désert que je ressens ces émotions. Et j'y retourne chaque année depuis 24 ans avec bien du mal au retour à revenir à ma vie citadine !




 

 

 

 

5 commentaires:

  1. Très belle réflexion, bon voyage et à très vite pour une balade matinale à mon rocher 😉! 😊❤️😘

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    1. Hum hum je crois connaître le rocher dont il est question et donc avoir repéré l’autrice!

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    2. Merci pour ce tour dans le temps et l'espace de ma notion de voyage. J'ai hâte de lire celui sur le voyage intérieur. La vie elle même est un voyage initiatique et le partage d'expériences est précieux.. Merci 😘

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  2. Genevieve Brichet20 août 2024 à 08:24

    merci pour votre commentaire mais il va me falloir un peu de temps pour rédiger un article sur le voyage intérieur! Patience

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  3. Que de variations dans notre perception .. voyage à vitesse humaine ?

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