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dimanche 14 novembre 2021

Tiers lieux et Communs

De retour de l'Assemblée des Communs à Marseille, nous avons beaucoup échangé sur la forme juridique que pouvait prendre un Commun en tant que lieu partagé et auto-géré (depuis la simple association, la SCI, la coopérative, la mutuelle ou la SCIC). Et donc des Tiers- Lieux comme ceux qui ont accueilli l'Assemblée des Communs à Marseille (les 8 Pillards, l'Après M, la Belle de Mai)

Sachant que les "tiers-lieux" ont le vent en poupe, peut-on dire qu'un tiers-lieu est automatiquement un Commun?

Les mots ont un sens, sachons de quoi on parle.

Un tiers-lieu, selon Ray Oldenburg, professeur de sociologie urbaine et spécialiste reconnu des tiers-lieux, c'est « un espace physique prévu pour accueillir une communauté afin de permettre à celle-ci de partager librement ressources, compétences et savoirs ». On y vient se rencontrer, se réunir, apprendre des autres en échangeant de façon informelle et conviviale.


Un Commun, c'est une ressource partagée, gérée et maintenue collectivement par une communauté qui en prend soin. Celle-ci établit des règles dans le but de préserver et pérenniser cette ressource ou en fournissant aux membres de cette communauté la possibilité et le droit de l'utiliser, voire, si la communauté le décide, en octroyant ce droit à tous (droit d'usage). Voir l'article complet ICI.

 


Un tiers lieu peut être géré comme un Commun, mais pas que !

En effet, de nombreux tiers-lieux (voir celui de la Myne à Lyon ICI) sont aussi des espaces de co-working dans lesquels la définition stricte de Commun est légèrement déviée: un espace de co-working permet de travailler et donc de vendre une prestation à titre individuel. Quelle redevance doit être mise en place? Car un Commun n'est pas sensé produire de l'argent au bénéfice d'un ou quelques participants.

On peut dire qu'un tiers-lieu ne sera un Commun que s'il est un espace partagé non productif de valeur ajoutée commerciale, si ce n'est au profit du tiers-lieu lui même et donc de toute sa communauté.

Il est donc évident qu'une gouvernance collective doit être mise en place, à travers une Charte d'intentions et de vision commune. Les règles sont nécessaires à condition d'être acceptées et co-créées par tous les membres et les décisions prises par consentement. Ceci-dit, cette Charte doit être vivante et pouvoir évoluer selon l'histoire du tiers-lieu géré comme un Commun.

Quelques points à ne pas oublier outre ceux qui relèvent de la pure organisation:

- Quel sont : l'objet, le but, la vision et les valeurs fondamentales qui forment le socle du Commun ?

- Quelle ouverture vers l'extérieur? Avoir ou pas des modalités d'entrée ? En effet, un risque important est de rester dans l'entre-soi, contraire même du Commun. Mais à l'inverse, l'ouverture sans aucune modalité peut détruire un Commun.

- Quel est le mode de partage de la ressource et du soin qu'elle nécessite? (le don et le dû, en termes de compétences, de temps, d'énergie personnelles)

- Quelle création de valeur ou quelle contribution nécessaire et à qui celle-ci profite-t-elle?

- Comment gérer les dépenses et les recettes dans le temps?

- Comment gérer les conflits (inévitables!). Une formation à la gestion des conflits peut être très utile.

Quelques exemples de Tiers-lieux/Communs:

- un jardin partagé

- un fab-lab

- un lieu d'art et culture alternatifs

- un habitat partagé 

- une friche industrielle

- une forêt ou un terrain agricole

- un magasin ou un restaurant collaboratif

...


Pour en savoir plus et éventuellement participer à une création de tiers-lieu géré en Commun: voir ICI

La Ville de Lyon s'est engagée auprès du Pacte pour la Transition (mesure 31 du Pacte), à créer au moins un tiers-lieu  par arrondissement. Nous y veillerons!

 





 

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