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samedi 28 décembre 2019

Retour à la terre...

Les statistiques nous indiquent qu'actuellement, 58% de la population habite les villes et agglomérations et que ça ne va pas s'arranger puisqu'il est prévu que ce pourcentage passe à 80% en 2050...
Il est vrai que ce serait un vrai problème car l'autonomie alimentaire dans une grande ville est de 2% puisque 98% des denrées alimentaires d'une ville de plus de 100 000 ha est importée de plus de 200kms. Ce qui veut dire qu'en cas de rupture des livraisons, les habitants n'auront que 10 jours de réserves alimentaires...
Ça fait peur?
Mon intuition est qu'une inversion de tendance est en cours avec  le "retour à la terre". Je suis donc dubitative sur les prévisions de progression de la part des urbains dans la population !
Quelques indices des prémices de ce retournement de situation:
- de plus en plus de jeunes en recherche de sens, après avoir commencé à travailler en ville, quittent leur job (pourtant parfois lucratif), pour changer de vie et aller habiter à la campagne
- le travail à distance se développe avec internet, ce qui évite aux salariés de devoir habiter dans les zones urbanisées pour trouver un travail à proximité de l'entreprise qui les emploie
- le coût du foncier et celui de la vie en ville est de plus en plus élevé. Quitter la ville permet de vivre mieux, même avec un travail moins rémunérateur qui sera compensé par des charges locatives et de déplacements bien moins importantes
- la pollution des villes est palpable et mesurée. Outre les personnes sensibles (physiquement ou mentalement) aux contraintes sanitaires de cette pollution, de nombreux jeunes ménages ont du mal à envisager de faire subir les risques de cette pollution à leurs enfants
- la désaffection pour la "chose politique" qui remet en cause l'organisation actuelle dans les grandes villes et au niveau national, pour une recherche d'actions concrètes et visibles sur lesquelles s'engager localement dans un cercle social connu
- enfin ce qu'on pourrait appeler "l'appel de la terre" ou "se mettre au vert", avec une vie plus proche de la nature, moins stressante, plus calme, est une véritable motivation pour un nombre de plus en plus important de personnes. Selon l’étude « Style de vie des Français » de la société Nielsen, parue début janvier : 44 % des Français rêveraient de vivre en milieu rural. Du rêve à l'action, il n'y a qu'un pas!


C'est ainsi qu'est née une nouvelle catégorie de population qu'on appelle les "néo-ruraux". 

Bien sûr, la vision bucolique de la campagne le temps de courts séjours aux saisons clémentes doit être confrontée à la réalité du quotidien rural : isolement, éloignement géographique avec la famille, les proches, les structures scolaires, les soins, les activités culturelles et les loisirs, nécessité de disposer d’un véhicule pour se déplacer…
Bien sûr, on ne s'improvise pas "paysan", vous diront les cultivateurs ou éleveurs actuels. Cependant, les nouvelles approches de l'agriculture comme la permaculture, qui offre de bons rendements sur de petites surfaces, permettent d'apprendre assez vite comment tirer sa subsistance de la terre. Celle-ci devenant un lieu de vie plutôt que de rapport financier.

Bien sûr, il y a parfois loin de la coupe aux lèvres... mais si l'on ajoute le changement climatique qui va inciter les gens à se préoccuper de leur autonomie alimentaire à travers un apprentissage à la résilience*, je parie que cette tendance du retour à la terre, encore considérée comme marginale, poursuivra sa progression dans les années à venir.
À suivre donc!



* Capacité d'un individu à supporter psychiquement les épreuves de la vie, capacité qui lui permet de rebondir, de prendre un nouveau départ après un traumatisme.

5 commentaires:

  1. un peu bobo cet article! mais je pense que ton intuition est bonne. d'abord, les bobos sont souvent précurseurs, alors quand on verra des classes moyennes voire les pauvres aller habiter la campagne, ce sera que tu avais raison! ceci dit, les gilets jaunes habitent souvent les petites villes et ils ne sont pas très heureux...
    bises ma chère bobo !

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  2. Concernant les Gilets Jaunes, leur mal être est entièrement justifié. Ce désir de "retour à la terre" est surtout ressenti par les habitants des grandes villes. Mais les deux se rejoignent sur l'impossibilité de poursuivre une "vie bonne", ce qu'Utopia appelle le "buen vivir" dans un système fondé sur les inégalités et la destruction de notre environnement.
    Bobo, moi? sans doute, mais je revendique plus le deuxième "bo" (bohème)que le premier! (bourgeois = conservateur, conformiste - selon l'internaute)

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  3. Coucou Geneviève,
    Voilà du vécu, car j'habite un village de 152 habitants.
    Vu de la ville, effectivement, ça peut paraitre difficile de vivre ici, mais tout s'organise en fonction de ça.
    Hélas, notre école a du fermer faute d'effectif suffisant. Les parents ont donc mis en place le covoiturage en plus des transports scolaires. ça fonctionne pour les activités sportives et pour l'école. et ça marche !!!
    Des groupes se sont constitués sur whatsapp pour des besoins spécifique d'entre aide...exemple un congélateur en panne, on se répartit la marchandise en attendant la réparation, un coup de main ? idem.
    Un groupe pour le théatre, le cinéma etc, et ça fonctionne...covoiturage toujours.
    Je dirai même que ça crée des liens, que ça rapproche les gens. Des voisins sont venus se doucher chez nous quand leur chaudière est tombé en panne...
    Coté jardin, on ne cultive pas tous la même chose, alors on échange ou on donne en période ou l'un a fini de produire et que l'autre en a trop dans son jardin.
    A 700m d'altitude, en hiver nous sommes les premiers déneigés, bien mieux qu'en ville, car le bus scolaire doit passer...
    Il n'y a que le coté santé qui cloche, mais en ville aussi.....beaucoup à dire là-dessus.
    Sinon, la vie est facile parce que c'est un choix de vie et que du coup, tout le monde est prêt à "y mettre du sien" pour que ça se passe bien.
    Une association gère le fleurissement avec 2 corvées par an, organise des sorties et des spectacles, des expositions etc
    Ravitaillement, beaucoup de producteurs locaux, de petits marchés dans les villages, pas de grande surface à proximité et on s'en passe. Un grand congélateur est indispensable.
    On peut se faire livrer aussi, merci internet, ce qui est devenu courant.
    Par contre l'erreur c'est de se faire une idée de la campagne et d'être en attente de la même vie qu'en ville. Les bruits ne sont pas les mêmes, mais il y en a. Il y a des chasseurs, des motos des quads, des chiens qui jappent, des coqs qui chantent, les cloches de l'église qui sonnent, mais ça fait partie du charme de la campagne et il faut les accepter, c'est l'identité d'un village.
    La campagne n'est pas non plus un zone de non-droit ce que hélas beaucoup de personnes croient.
    Il reste un seul agriculteur ici. Les habitants soit travaillent à domicile soient à la ville la plus proche à 20 mn d'ici.
    J'en conclue que ce que tu dis a du sens, car une majorité des habitants ici a entre 30 et 50 ans.....Heu pas moi hein !!!
    Bonne fin d'année à vous deux

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  4. Merci Annie pour ce vécu qui donne des vraies infos (et pas que des suppositions) sur ce "retour à la terre"!
    Bon réveillon sous les étoiles! ah oui,la pollution lumineuse, encore une bonne raison de fuir la ville!

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  5. tiens, allez voir ce film, on est ben raccord, là!
    https://imagotv.fr/documentaires/foutu-pour-foutu?fbclid=IwAR2hoJ7kMFVni0WXXklFKnzKRHyuR1_rLnANXfSddox_077CYMxpm9cM174

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