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samedi 14 août 2021

Entre liberté et responsabilité

Les nombreux mouvements contre l'obligation imposée du pass sanitaire m'interrogent.

En tant que fervente défenseure des libertés individuelles, j'ai spontanément tendance à m'associer aux luttes en leur faveur.

Mais concernant le respect ou non du pass-sanitaire et malgré la stratégie évidente du gouvernement (d'imposer par le biais de contraintes, stratégie que je réprouve), je suis dubitative.

C'est vrai que les tentatives de convaincre les gens sans imposer de contraintes n'ont pas fonctionné, hélas. Donc les règles sont tombées...

 


Respect des libertés individuelles ne veut pas dire absence de règles

Dans une société, les règles du vivre-ensemble sont nécessaires. C'est le cas pour les Communs qui édicte ces règles à travers une décision par consentement des membres de la communauté, suivie de son application par tous les membres.

La loi précise ces règles, l'État est le garant de leur application.

Alors me direz-vous, la règle de protection mutuelle en temps de pandémie, qui se traduit pour le COVID par l'incitation à la vaccination et aux gestes-barrière, reconnus par la communauté scientifique comme les seuls capables de juguler la dite pandémie, a-t-elle été consentie par les membres de la communauté humaine et notamment française? 

Non. Ce sont les institutions qui en ont décidé.

Pourquoi? Pour deux raisons à mon sens. 

- Parce que nous sommes dans un régime de démocratie représentative et non de démocratie directe. Ce sont donc (et je suis la première à le regretter) nos représentants-élus qui décident en nos lieux et places pendant tout leur mandat.

- Parce que l'urgence sanitaire ne permet pas (dans ce régime représentatif) de mettre en place et consulter des assemblées citoyennes capables de prendre les décisions par consentement. Chacun sait que la démocratie, la vraie, prend du temps. Beaucoup de temps!

Or, de nombreuses règles existent déjà, qui servent de repères à la vie sociale et nous les appliquons, que nous le voulions ou non.

Quelques exemples de règles et de lois que personne (ou presque) ne remet en cause parce qu'elles sont reconnues d'utilité publique et constituent une éthique collective:

- Avoir un permis de conduire pour conduire un véhicule: pour ne pas être un danger pour autrui

- Payer à la collectivité le stationnement de son véhicule sur l'espace public: parce que l'espace public est un Commun

- Ne pas user de la force pour imposer sa suprématie sur une autre personne: loi contre les violences

- Déclarer son patrimoine et ses revenus: transparence

- Ne pas utiliser de produit néfaste au Vivant (euh ça n'est pas encore dans la loi, mais ça devrait l'être!)

- et... se faire vacciner contre la diphtérie, tétanos, polio,  (entre autres) : pour éradiquer ces maladies au niveau planétaire. Le COVID en est la suite.

--> Ne pas être un danger ou une menace pour autrui, voilà le maître-mot! Comme disait mon père: Geneviève, ta liberté s'arrête où commence celle des autres.



Liberté individuelle certes, mais aussi éthique et responsabilité sociale

Nous vivons en société. Cela implique non seulement de respecter les règles communément admises, mais aussi d'avoir de sens de notre responsabilité individuelle vis à vis de la société.

La responsabilité sociale est un concept qui définit l'influence des décisions personnelles dans la société.  Elle se rapporte généralement aux conséquences potentielles résultant des actions ou de l'inaction des individus, organisations ou entreprises (Wikipedia).

C'est donc l'obligation qu’a une personne de répondre de ses actes qui impliquent le reste des individus formant la communauté.

Non, je ne fais pas tout ce que je veux, tout ce qui me fait plaisir! Même en dehors des règles devenues lois, mon comportement est le reflet de ma conscience et d'une éthique personnelle qui respecte autrui. C'est ce que Paul Ricoeur appelle la vie bonne "Une vie bonne, avec et pour autrui, dans des institutions justes".

 

Revenons au pass sanitaire et à la pandémie

En l'absence d'une consultation des citoyens et compte tenu de l'urgence imposée par la prolifération anarchique du virus, il me parait nécessaire d'agir en toute responsabilité en respectant des règles sanitaires évidentes: se faire vacciner et appliquer les gestes barrières pour se protéger soi-même (et avec nous l'équilibre fragile du système de santé: un don accessible pour tous-toutes grâce aux luttes sociales, pas un dû tombé du ciel!) et surtout protéger les autres.

Je n'entrerai pas dans les arguments scientifiques largement débattus dans les media, les mouvements et les déclarations gouvernementales. Juste dire qu'en l'absence d'autres remèdes pour se protéger et protéger les autres, il est nécessaire de respecter ces règles évidentes. 

En conclusion

Il ne s'agit plus de libertés fondamentales, mais de survie de l'espèce humaine! C'est là où s'inscrit la notion de responsabilité individuelle et collective, quelles que soient nos opinions politiques.

Nous le savons bien et le dernier rapport du GIEC nous le confirme: si nous ne changeons pas de mode de vie et de comportement, il y aura certainement bien d'autres pandémies. Ce qui veut dire que d'autres luttes que celle de l'opposition au pass-sanitaire sont bien plus essentielles.

Le dérèglement climatique et le non respect de la nature  menacent notre survie, n'en rajoutons pas une couche avec la pandémie et une opposition stérile à des règles élémentaires!


 

 


3 commentaires:

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